Statement of the Maydan Association following the wreck of a migrants’ ship occurred off the Greek coast last June 14, 2023. The statement below is in EN and FR.

More than 80 migrants were reported dead on Wednesday the 14th of June on the coast of Greece, and more than 600  remain missing and are most probably dead. This new tragedy  is one of the worst and most deadly in years[1] and joins the macabre figures of hundreds of thousands of dead and missing since Europe decided to impose visas and close its borders to its former colonies and to refugees.

This tragedy is an extreme example of a push back gone wrong, and the lies that states use to cover their crimes. The ship sank because of incorrect maneuvers of the Greek coast guard, while trying to push the boat away from Greek responsibility SAR waters according to survivors’ testimonials.  The Greek state lied bluntly to the press saying that the overcrowded boat refused offers of rescue. The responsibility of the EU and its new border policies are also undeniable. 800.000.000 € are given to the Greek state for border management while only 600.000€ go toward search and rescue.[2] Today the victims and survivors of this tragedy, absolutely traumatized physically and psychologically, are being taken imprisoned in a controlled camp in Athens.

 In four years, between January 2014 and September 2018, 28,555 migrants have died or gone missing in the Mediterranean, according to several organizations which use a minimal estimate[3]. In addition to these deaths, tens of thousands more have died on the continent, crossing the African desert to reach the shores of Europe, dying of dehydration, disease or violence[4]. The statistics, which indicate a total ‘decivilisation’[5] of the Mediterranean, are a reminder of the dark years of a cruel history that Europe presumed to have put behind it. Today, migrants and asylum seekers  are the target of a belligerent migration policy, which is run by a European Union that was supposed  to represent the principles and values of democracy, solidarity and peace. On the basis of new political programmes with statements such as “the fight against illegal immigration”, the criminal project against migrants and the criminalization of NGOs and activists that present solidarity to them, is organized and carried out today.

While following the news of this intense war, which causes the death and disappearance of migrants and the suffering of their families, our association recalls the responsibilities in these mass crimes and calls for the organization of solidarity in the Mediterranean. We therefore reaffirm:

  • Our solidarity with the families of the dead and missing in this latest tragedy in the Mediterranean Sea.
  • The responsibility of Frontex and the Greek coastguard is evident in this new massacre.
  • In the history of this long process, which began in the early 1990s with the closure of the borders, the killing is deliberate. It is a criminal policy because it prohibits the mobility of the population and organizes repression, surveillance and militarisation of the paths taken by the migrants. Moreover, these policies know that closing borders leads to death, so they continue to maintain and reinforce the same murderous logic.
  • The populations affected by these criminal policies are a targeted group. They are migrants who are persecuted and denied the right to claim asylum, the fundamental human right as guaranteed by international law. This group is characterized by economic marginality and weakened by situations of war, political crisis, exploitation and climatic disasters. The closing of borders to former colonies and the global South in general is synonymous with collective imprisonment and the denial of the basic human rights.
  • The first major mechanism of this criminal policy is the visa system set up by European governments.
  • In addition, several new mechanisms have been introduced to organize a veritable persecution and systematic repression of migrants (detention centers ; pushback and repatriation ; militarized border surveillance ; financialisation of police repression policies that transform the authoritarian states of the South into Europe’s gendarmes ; refusal of residence permits and decisions to withdraw them ; non-regularisation of migrants, etc.). Far from reducing migratory movements, these policies only feed the “desire for the West”, empower the traffickers and condemn migrants to dangerous and deadly itineraries.
  • This inhumane policy attacks the most vulnerable of migrants: children and women, and leads to and increases death, exploitation, sexual violence and racism between communities, in addition to exploitation.

Faced with this reality of massacres, family divide, disappearances and the suffering of families, we strongly  condemn policies that prevent the rescue and reception of migrants in distress and in transit. We call on people and communities to support migrants and to organize rescue and welcoming operations while we request the governments and the EU to embrace any such efforts and, on their own part, protect every life at sea and respect the values and rights of all people, equally to the rights of own citizens.

FR// Ils sont plus de 80 migrants déclarés morts et peut-être plusieurs centaines d’autres mercredi 14 juin au large de la Grèce. Cette nouvelle tragédie vient alourdir les chiffres macabres des centaines de milliers de morts et de disparus depuis la décision prise par l’Europe pour exiger des visas et de fermer ses frontières devant ses anciennes colonies. En quatre années, entre janvier 2014 et septembre 2018, 28.555 migrants sont morts ou disparus en Méditerranée rapportent plusieurs organisations suivant un chiffrage minimal[1]. A ces morts s’ajoutent d’autres dizaines de milliers sur le continent, empruntant le désert africain pour atteindre les côtes de l’Europe, par déshydratation, maladies, violences[2]. Les chiffres indiquant une « décivilisation »[3] absolue en Méditerranée viennent rappeler les sombres années d’une histoire cruelle qu’on pensait révolue en Europe. De nos jours, les migrants sont une cible de politiques migratoires guerrières opérées depuis le monde affichant les principes et les valeurs de démocratie et de fraternité humaine. C’est à partir des nouveaux programmes politiques aux énoncés comme la « lutte contre l’immigration irrégulières » que l’entreprise criminelle à l’égard des migrants s’organise et se réalise aujourd’hui.

Tout en suivant l’actualité de cette guerre intense causant la mort et la disparition des migrants ainsi que des souffrances de leurs familles, notre association rappelle les responsabilités dans ces crimes de masses et appelle à organiser les solidarités en Méditerranée. Nous rappelons ainsi :

  • Notre solidarité avec les familles des morts et des disparus dans cette énième tragédie survenue en Méditerranée.
  • La responsabilité de Frontex et des gardes des côtes grecs est imminente dans ce nouveau massacre.
  • Dans l’histoire de ce long processus qui commence au début des années 1990 avec la fermeture des frontières, la mise à mort est délibérée. Il s’agit de politiques génocidaires par tant elles interdisent la mobilité de populations et elles organisent la répression, la surveillance et la militarisation des voies empruntées par les migrants. Par ailleurs, ces politiques savent que la fermeture des frontières engendrent la mort et continuent ainsi de maintenir et de fortifier ces mêmes logiques meurtrières.
  • Les populations visées par ces politiques génocidaires constituent un groupe ciblé. Il s’agit de migrants persécutés et interdits du droit de la mobilité. Ce groupe est caractérisé par la marginalité économique et fragilisé par des situations de guerre, de crise politiques, d’exploitation et des catastrophes climatiques. La fermeture des frontières devant les anciennes colonie et le sud global en général est synonyme d’enfermement collectif et de déni du droit humain et élémentaire de la mobilité.
  • Le premier grand dispositif de cette politique génocidaire demeure le Visa établi par les gouvernements européens.
  • En plus du dispositif des visas pensé telle une punition contre les populations des anciennes colonies et le sud, plusieurs nouveaux mécanismes sont introduits afin d’organiser une véritable chasse à l’homme et une répression systématique des migrants (centres de rétention, push back et  refoulement, surveillances militarisées des frontières, financiarisation de politiques de répression policière transformant des Etats du sud en gendarmes de l’Europe, refus des titres de séjour et décisions de leur retrait, non régularisation des migrants, etc.). Loin d’atteindre les volontés et les mouvements migratoires, ces politiques ne font qu’attiser « le désir de l’Occident » et condamner les migrants à emprunter des voies dangereuses et meurtrières.
  • Ces politiques inhumaines s’attaquent aux plus fragiles d’entre les migrants : les enfants et les femmes, engendrant et amplifiant, en plus de la mort, exploitations, viols et racismes intercommunautaires.

Face à ce réel fait de massacres, de cadavres décomposés et inconnus, de disparitions et de souffrances des familles, nous réitérons nos appels pour :

  • La suppression des visas systématiques et les services des visas dans les ambassades européennes – véritables dispositifs de sélection des migrants.
  • Une  ouverture de l’espace européen avec le droit de séjour pendant trois mois minimum à tous les migrants. Cette décision donnera fin au crime organisé en Méditerranée et à la disparition.
  • En effet, les citoyens de plusieurs pays latinoaméricains et non-UE sont exemptés de visas pendant trois mois : cette décision n’augmente en aucun cas les flux migratoires, bien au contraire elle a des effets positifs sur les décisions de retour et des «aller-retours » entre le pays d’origine et l’Europe. C’était le cas avant la mise en place du système Schengen pour les citoyens des pays du Sud de la Méditerranée. Nous appelons à rétablir donc le droit de séjour de trois mois devant tous les citoyens des pays du sud de la Méditerranée dans l’objectif de la suppression définitive du dispositif de visa.
  • Nous condamnons les politiques qui empêchent le sauvetage et l’accueil des migrants en détresse et en transit. Nous appelons les gens et les communautés à soutenir les migrants et à s’organiser pour les opérations de sauvetage et d’accueil.

[1] https://www.amnesty.fr/actualites/testles-refugies-en-quelques-chiffres#:~:text=Entre%20janvier%202014%20et%20septembre,eux%2C%20au%20moins%201300%20enfants.

[2] 6.615 décès entre 2013 à 2018 selon une estimation minimale de l’OIM : https://news.un.org/fr/story/2018/12/1031991

[3] https://aoc.media/opinion/2023/06/15/decivilisation-en-mediterranee-il-y-a-urgence-a-construire-des-navires-pour-le-sauvetage-en-haute-mer/


[1] Mediterranean migrant shipwreck: Swift action needed to prevent new tragedy | UN News

[2] 800 εκατ. στην Ελλάδα για διαχείριση συνόρων. Μόλις 600 χιλ. για έρευνα και διάσωση. – Solomon (wearesolomon.com)

[3] https://www.amnesty.fr/actualites/testles-refugies-en-quelques-chiffres#:~:text=Entre%20janvier%202014%20et%20septembre,eux%2C%20au%20moins%201300%20enfants.

[4] 6.615 décès entre 2013 à 2018 selon une estimation minimale de l’OIM : https://news.un.org/fr/story/2018/12/1031991

[5] https://aoc.media/opinion/2023/06/15/decivilisation-en-mediterranee-il-y-a-urgence-a-construire-des-navires-pour-le-sauvetage-en-haute-mer/

2 risposte a "Massacres in the Mediterranean: Solidarity with the Migrants, Asylum Seekers and their Families"

  1. Ciao Gianluca. Il mio inglese è scarso. Anch’io sono indignata e mi vergogno di essere italiana… Sento il bisogno di parlare per rompere il muro di cinismo e di incompetenza di chi ci governa ti mando in allegato un mio pensiero Un abbraccio Erica

    "Mi piace"

Scrivi una risposta a Erica Mondini Cancella risposta